vendredi 26 janvier 2024

LA ROCHE GRISE - Préface en forme de plaidoyer pour un style

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 Je ne résiste pas à l’envie et au plaisir de vous livrer la préface de Itinéraires d’Escalades n°1.

Cette apologie de la Roche Grise, fut rédigée en janvier 1987 par Philippe SIMON, ami trop tôt disparu, je l’entend d’ici vociférer «  Mais où sont les croûtes d’antan »

Il faut savoir qu’a l’époque, les voies étaient équipées de pitons et de spit et la falaise était en train de se purger depuis celle-ci s’est passablement « aseptisée » en 1994.

Depuis, l’ensemble fut entièrement rééquipé sur broche et des points d’assurance ont été ajouté c’est tout dire… 

Aujourd’hui l’escalade y est malheureusement interdite.

   Préface en forme de plaidoyer pour un style

La Roche Grise à Comblain-au-Pont est un témoin privilégié de cette escalade rustique, ou la loi de la pesanteur l’emporte encore sur celle du nombre.

Aménagée par Jean-Claude et ses compagnons, c’est une caricature d’un style ; tant par son aspect que par l’ouverture des voies qui s’est faite, style oblige, du bas vers le haut.

C’est sûrement pour cela, que les auteurs ne supportent pas qu’on y ajoute le moindre équipement… Mon facétieux coin de bois placé dans une sortie de voie, n’a pu rester plus d’une semaine…

La Roche Grise un grand cru ! ! ! Il faut ruser avec la roche, la caresser à peine de peur qu’elle ne tombe, composer avec elle, savoir qu’elles sont ses limites autant que les nôtre.

Cette phrase de Cordier, s’applique d’autant mieux ici que lors de mon premier contact avec ce rocher, des prises à usage unique ponctuaient mes efforts en m’interrogeant sur le bien-fondé de l’escalade dominicale.

«  De toutes façons, précisait Jean-Claude » le rocher doit encore faire sa pelade de printemps, alors inutile de trop ménager les prises… et d’ajouter que certains blocs tiennent par habitude, mis quand il s’en iront, cela donnera de la variété aux passages. Vous voilà donc prévenus.

Rassurez-vous cependant, « Narcose Limite » suivi de la « Directe des Dynamiteurs » est une friandise pour gourmets. 

J’ai vu des passages entiers qui étaient manifestement solide, et c’est le cas par exemple de la grotte - cheminée « d’Indomptés » (…) elle s’enfonce de plusieurs mètres dans le massif, et permet de se soustraire aux regards. 
Il m’a semblé qu’elle était légèrement coudée, en forme de bras d’honneur ; enfin, ce n’est qu’une impression personnelle…

Mon petit frisson, je l’ai obtenu lorsque je parcourais avec le Jean-Claude « La Nique à Jules Verne » dans le bruit familier du rocher qui s’éclate, plus particulièrement dans la traversée. Cette dernière quoique très faisable, justifie selon moi un sens de l’humour bien appliqué… bref, la classe ! !

              La Nique à Jules Verne

Vous l’avez désormais compris, cette ROCHE GRISE est un portrait de ses auteurs, des grimpeurs à l’ancienne qui résistent au progrès sauf, tout de même dans l’utilisation des spits car lorsque protection il y a celle-ci ne me semble pas illusoire du tout.

La –dessus, bonne découverte ! Le premier qui dévisse paie un verre ! ! !

Phillipe SIMON

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